Les Lyonnaises ont marché sur l’Europe entière durant toute une décennie, amassant sept ligues des champions, dix championnats nationaux et huit coupes de France. En sélection, leur palmarès a beau être vierge, elles ont élevé la France au rang des meilleures nations de la planète. Mais depuis quelques jours, elles traversent une zone de turbulences sans précédent. En championnat déjà, elles se sont inclinées face au PSG sur la plus petite des marges pour la première fois depuis 2016. En équipe de France surtout, elles sont qualifiées de gang des Lyonnaises, ayant une mainmise trop importante sur le groupe et conspirant pour faire tomber Corinne Diacre.
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Les récentes prises de parole de Sarah Bouhaddi, qui boude la sélection depuis juillet, et Amandine Henry qui est montée au créneau après sa non convocation en octobre, ont mis le feu aux poudres. Vendredi, face à l’Autriche, tous les projecteurs étaient braqués sur les protégées de Jean-Michel Aulas. Cinq d’entre elles étaient présentes dans le onze de départ : Wendie Renard et Sakina Karchaoui en défense, Amandine Henry au milieu de terrain et Delphine Cascarino et Amel Majri en attaque. À l’exception notable de la capitaine des Bleues, auteure d’un match discret, les Fenottes ont livré une prestation de haute volée.
Comme un symbole, l’ouverture du score a été 100% rhodanienne, Wendie Renard reprenant victorieusement de la tête un corner d’Amel Majri (11e). La capitaine de Lyon marquait au passage son 25e but en équipe de France, le 4e sur un caviars de Majri, et consolidait sa 10e place au classement des meilleures buteuses de l’histoire du pays. Les deux comparses n’étaient pas loin de réitérer sur un énième corner frappé par Majri mais la tête de Renard a été stoppée par la portière adverse.
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Ce but a eu le double bénéfice de délivrer l’équipe de France, laquelle avait buté sur l’Autriche pendant 90 minutes fin octobre, et de rappeler à quel point les Lyonnaises sont primordiales. Renard s’est montrée impériale en défense, il est vrai face à des Autrichiennes bien inoffensives, tandis qu’Amel Majri, inexistante contre le PSG, a été déroutante sur le front de l’attaque, au point de s’inviter dans la course des meilleures joueuses de la rencontre. Son pendant à droite, Delphine Cascarino, certes plus discrète, a également été décisive en offrant le but du break à Marie-Antoinette Katoto d’un centre délicieux (27e) avant de frapper le poteau.
De toutes les bonnes ondes dégagées par les Tricolores vendredi, l’entente entre Majri et Karchaoui est celle qui a eu le plus de portée. Le couloir gauche a illuminé un Roudourou bien terne sans ses fans. Karchaoui a semblé inépuisable, proposant autant de courses qu’il y avait de sièges vides. Jamais prise à revers, l’ancienne montpelliéraine a explosé les lignes adverses pendant 90 minutes sans discontinuer. Sa belle performance aurait pu être magnifiée si Katoto n’avait pas trouvé le montant au retour des vestiaires.
Sans être la panacée, l’excellente prestation des Fenottes aura au moins le mérite d’avoir envoyé les Bleues à l’Euro 2022 et d’avoir donné du temps à Corinne Diacre pour envisager la suite.
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Mickaël duché
Photo de Une : Anne-Sophie Lecouflet