À quelques jours du match opposant l’AS Saint-Etienne à son ancien club de Montpellier, Manon Uffren s’est livrée pour Footeuses sur le début de saison des Vertes, de retour en D1.
Vous aviez été prêtée de Montpellier à Saint-Etienne et avez finalement décidé de rester dans le Forez. Comment cela s’est-il décidé, est ce que vous n’avez pas réussi à vous imposer au MHSC ?
Manon Uffren : Je suis restée quatre ans à Montpellier, puis prêtée six mois à Dijon pour ensuite revenir et signer un contrat pro avec Montpellier. J’ai effectué quelques rentrées avec Jean-Louis Saez, j’ai eu un peu de temps de jeu mais ensuite je me suis fait les croisés. Cela a été compliqué de revenir de cette blessure, m’imposer dans cette équipe. J’ai préféré signer à Saint-Etienne.
Cela s’est très bien passé, je devais revenir à Montpellier mais finalement je ne pensais pas m’imposer en revenant, j’ai décidé de rester là, parce que le club avait confiance en moi et je me sentais très bien à Saint-Etienne.
Vous êtes jeune (22 ans lors de sa venue à l’ASSE en juillet 2019) et hormis les six mois passés à Dijon, vous êtes toujours restée dans votre sud natal, mais ce n’était pas un grand bouleversement que ce passage à Saint-Etienne ?
C’est le foot avant tout. Cela aurait été à 800 km de chez moi (la région d’Avignon), j’y serais quand même allée. On fait plein de concessions pour cela, et ça s’est très bien passé.
À Saint-Etienne, il y a eu l’immense déception de la non-promotion à l’issue de la saison 2019-2020 qui n’était pas allée à son terme. Puis la saison 2020-2021, arrêtée très tôt. Et là, comment avez-vous appris que vous alliez finalement évoluer en D1 ?
C’était en juillet, on nous a dit que finalement on montait en D1, on n’y croyait plus sur le coup parce qu’on nous avait fait espérer plusieurs fois et cela ne se passait pas. Vraiment, nous n’y pensions plus trop et puis un jour on nous a dit que finalement on montait en D1. C’était une joie !
Ce qui fait que vous n’alliez donc plus jouer une montée et connaître d’autres adversaires… Est-ce que cela a un peu changé votre préparation estivale ?
Pas plus que ça, parce que dans tous les cas il faut bien se préparer. Mais c’est sûr que lorsque tu apprends que tu es en D1, qu’il va falloir bosser dix fois plus, oui ça a un peu changé la préparation.
« Nous étions frustrées mais finalement la roue a tourné. »
Est-ce que c’est une revanche pour autant ?
Il y avait beaucoup de déception, de frustration, l’année d’avant, ça s’était joué à même pas un point. Nous étions frustrées, mais finalement, la roue a tourné et désormais nous y sommes.
Vous avez d’ailleurs bien débuté avec le nul face à Bordeaux. Mais vous avez parlé depuis d’un besoin d’être « plus régulières ». Qu’est ce qui vous a fait défaut sur les premiers matchs ?
Je pense qu’il manque un peu de concentration. Nous sommes aussi en manque d’expérience, on apprend à chaque match joué. Passer de D2 à D1… Il y a quand même une différence de niveau. Je trouve que les matchs qu’on livre, nous sommes de mieux en mieux. Il y a plus d’automatismes et cela va aller de mieux en mieux au fil du temps.
Hormis le nul contre Bordeaux, vous avez également fait bonne figure contre le Paris FC et le Paris SG malgré les défaites (1-3 et 0-2). En revanche, le match perdu à domicile contre le GPSO 92 Issy est-il un point noir de ce début de saison ?
Oui, toute l’équipe, nous n’étions pas dedans. Cela arrive, il y a des jours sans. Mais nous savons que c’est une erreur à ne plus refaire. Surtout contre une équipe contre qui nous pouvons gagner.
Vous avez tout de même obtenu un premier succès rapidement, à Dijon (0-4). Il vous faut rééditer ce genre de performance rapidement et à la maison si possible ?
Nous voulons gagner le plus vite possible chez nous. Justement, ce weekend, nous devons gagner contre Montpellier. J’ai confiance en nous, je sais qu’on va vite avoir une victoire chez nous. Dès ce weekend ?
« Ce match aurait été une grosse revanche pour moi. »
Que représente pour vous ce match contre votre ancien club, le MHSC ?
J’avais hâte mais je serai suspendue pour la rencontre donc je suis très déçue. Mais je serai sur le côté, je les encouragerai. Cela aurait été une grosse revanche pour moi ce match-là.
Quel est votre avis sur les recrues de l’ASSE ?
Celles qui sont arrivées nous apportent beaucoup. Le coach fait en fonction de ce qui manque dans l’équipe et pour moi il a fait de bonnes signatures.
Vous n’aviez jamais autant joué en D1, six titularisations d’affilée, vous vous attendiez à un tel enchaînement ?
Je m’y attendais, mais il ne faut jamais être trop sûre de soi. Ce sont les choix du coach. Mais oui, être titulaire à tous les matchs, c’est mon objectif. J’espère que cela va continuer.
«Techniquement, la D1 est aujourd’hui supérieure par rapport à il y a cinq ans. »
Est ce que vous trouvez que la D1 a beaucoup évolué depuis vos débuts ?
Oui, je trouve qu’il y a beaucoup de différence. Cela s’est bien développé, notamment dans le jeu, techniquement c’est supérieur à lorsque j’étais à Montpellier il y a cinq-six ans. Et à cette époque, il y avait trois clubs au-dessus de toutes les autres équipes, Paris SG, Lyon et Montpellier. Maintenant, il y a plus de concurrence, même dans le bas de tableau. Même ces équipes là peuvent faire un nul ou gagner contre celles d’en haut. Cela a progressé.
Vous l’avez démontré vous-même lorsque Saint-Etienne, promu, a accroché Bordeaux, équipe européenne en ouverture. C’était une surprise pour vous ?
Non, parce qu’on avait clairement cette envie de jouer ce premier match en D1 et avec nos supporters qui sont venus en masse… Nous avons tout donné et nous savions que nous allons faire un gros match.
Propos recueillis par Jérôme Flury
Photo © AS Saint-Etienne