La fronde en équipe de France féminine n’est pas unique en son genre dans le paysage mondial du football féminin. Elle s’inscrit même dans une série qui a concerné plusieurs des meilleures sélections du monde.
« Je ne pouvais pas continuer au plus haut niveau dans un système où je me sentais mal, nous avait-elle confiés. Tous ces discours – ‘Allez les filles, on est derrière vous’ -, sans actes derrière, ça ne me plaisait pas. » Cette phrase est d’Ada Hegerberg. La première ballon d’or de l’Histoire, qui revenait dans le Parisien sur les raisons de sa mise en retrait de l’équipe de Norvège. La superstar est restée à l’écart de sa sélection pendant cinq ans, de 2017 à 2022.
Ainsi, la déclaration de Wendie Renard, encore capitaine des Bleues, en février 2023, dans laquelle elle annonce sa décision de prendre du recul avec l’équipe de France tant que les conditions ne seront pas meilleures, s’inscrit dans la lignée de celle de sa coéquipière à Lyon. Hegerberg a d’ailleurs réagi très rapidement au message de Renard. Tout comme les Américaines Lindsey Horan, Alex Morgan ou Megan Rapinoe.
À lire aussi : Wendie Renard explique pourquoi elle a quitté l’équipe de France féminine
Les Américaines justement. Nation numéro un au monde en matière de football féminin, les Etats-Unis ont aussi connu des revendications majeures de joueuses. Qui se sont battues pendant des années pou obtenir l’égalité salariale. 28 joueuses avaient même déposé plainte et avaient obtenu gain de cause.
Grève sans réussite en Espagne, décision rapide au Canada
Au cours de cette saison 2022-2023, les choses s’accélèrent au niveau mondial. Si les conditions s’améliorent ostensiblement pour plusieurs sélections du monde depuis des années, les Espagnoles ont décidé d’un mouvement de grève massif pour s’opposer à leur sélection et plus précisément à leur sélectionneur. Las, malgré le nombre conséquent de joueuses concernées, et le soutien de la double ballon d’or Alexia Putellas, Jorge Vilda est toujours en place. Et convoque ainsi d’autres joueuses depuis l’été dernier.
En revanche, au Canada, la situation a vite évolué. Les championnes olympiques en titre avaient commencé une grève pour dénoncer des inégalités. Grève rapidement stoppée à cause d’un risque d’action judiciaire à leur encontre. Mais les revendications ont été entendues. L’ex athlète Charmaine Crooks a été nommée par intérim à la tête de la fédération canadienne, après la démission du président Nick Bontis. La Fédération canadienne de football a annoncé ce 2 mars un accord de principe pour le financement de l’équipe nationale féminine.
Maintenant, c’est en France que l’attente grandit. La réunion de Comité exécutif de la Fédération nationale de football est programmée arrive le 9 mars. Des réponses seront données aux joueuses demandant des changements dans le fonctionnement de l’équipe. Puissent-elles être positives.
Jérôme Flury
Photo© Espagne féminine