Troisième victoire en trois matchs pour les Bleues. Mais celle contre le Nigéria a été obtenue sur le plus petit des scores (1-0) et reflète les difficultés que les Françaises ont rencontrées depuis le début de la compétition.
Oui les Bleues l’ont fait. Jamais dans leur histoire – qui comporte seulement trois participations en coupe du monde – les Françaises n’avaient réussi à emporter leurs trois matchs de la phase de groupe. Et après un Euro 2017 où elles avaient décroché 5 points, les coéquipières d’Amandine Henry ont réussi le carton plein, avec un joli 9/9. Et terminent donc à la première place du groupe, où elles étaient attendues.
C’est malheureusement l’un des seuls éléments de satisfaction d’une soirée qui fut peu riche en occasions et en frissons. Corinne Diacre avait pourtant choisit de peu faire tourner son effectif et la plupart des titulaires habituelles étaient là. Gaëtane Thiney et Valérie Gauvin aux postes offensifs, Renard et M’Bock Bathy en défense centrale… Les rares modifications étaient les titularisations de Charlotte Bilbault, Eve Perisset, Delphine Cascarino et Viviane Asseyi. Les deux dernières étant les principales animatrices de la première période.
En effet, les Françaises s’en doutaient, mais les Nigérianes sont venues avec leur solidité, une solidité qui s’était effritée lors du premier match face à la Norvège (0-3), mais qu’elles avaient retrouvé en remportant leur seconde rencontre face à la Corée du Sud (2-0). Physiques, bien présentes en défense, les Nigérianes ne se font pas surprendre par des Françaises peu inspirées. La première mi-temps est longue. Peu de tirs et en même temps un match loin d’être équilibré car le ballon est confisqué par la France. Une possession stérile.
Le début de seconde période semblait encourageant. Plus de rapidité, d’impact, de vivacité. Plus d’envie tout simplement, qui semblait devoir payer. Et pourtant, le temps a continué à filer, et le Nigeria a plié sans rompre. Le point du match nul arrangeait d’ailleurs les deux équipes, la France étant assurée de finir première et les joueuses Africaines pouvant espérer avec un quatrième point finir parmi les meilleurs troisièmes de groupe.
Une ouverture du score heureuse
Finalement, c’est sur une faute que le match bascule. A moins d’un quart d’heure du terme, Viviane Asseyi, en vue ce soir, est poussée dans la surface. Après consultation de la VAR, le verdict tombe. Il est lourd. Penalty, et carton pour Ebere, qui est expulsée après ce deuxième jaune. Mais Wendie Renard manque sa tentative, et trouve le poteau. C’est alors que l’arbitre prend une décision qui parait à premier abord surprenante. Elle adresse un carton jaune à la gardienne et demande que le penalty soit retiré. La gardienne n’était pas restée sur sa ligne. La peine continue donc de s’abattre sur le Nigeria et cette fois-ci, Renard ne tremble pas et marque en force dans la lucarne gauche. 1-0, ouverture du score et fermeture des portes, il ne se passera plus rien jusqu’au coup de sifflet, malgré la bonne entrée de Diani et un temps additionnel de huit minutes. Un courte succès, qui laisse pensif.
Ce match n’a pas permis de voir grand chose côté français. Peu de jeu collectif, des erreurs techniques, des coups de pieds arrêtés parfois très mal négocié, des attaques trop lentes… Bonne nouvelle pour les trois nouveaux points et pour la confiance, mais il faudra évidemment faire beaucoup mieux dès le prochain match.
Jérome Flury
Photo : Anne-Sophie Lecouflet