L’équipe de France a bouclé son rassemblement du mois d’avril avec une victoire intéressante contre l’Angleterre (3-1) et une défaite logique (2-0) face aux championnes du monde américaines. Certaines Bleues en ont profité pour s’illustrer et ainsi conforter leur statut de titulaire voire grimper dans la hiérarchie.
Pauline Peyraud-Magnin
La gardienne de l’Atlético est la grosse satisfaction des deux matches amicaux disputés par les Bleues. D’aucuns s’inquiétaient de son manque de temps de jeu à Madrid, Peyraud-Magnin ayant totalement perdu sa place de titulaire. Et pour preuve, elle n’a été alignée que deux fois en 2021. La native de Lyon a rassuré tout son monde avec talent et autorité.
Étincelante face à l’Angleterre, elle a repoussé l’échéance pendant de nombreuses minutes avant de finalement céder en toute fin de match. Et encore, c’était sur un penalty converti par Fran Kirby. La portière encaissait alors son premier but avec la tunique tricolore mais s’érigeait en joueuse du match.
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Face aux Américaines, le dernier rempart de l’équipe de France, abandonnée par sa défense en début de rencontre, a donné une très bonne copie. Peyraud-Magnin a été cueillie à froid une première fois sur un nouveau penalty, tiré celui-ci par Megan Rapinoe. Puis une seconde sur une frappe croisée imparable d’Alex Morgan. Pour le reste, ses sorties autoritaires et ses envolées main opposée ont permis aux Françaises de ne pas chuter trop lourdement.
Le rassemblement brillant de l’ancienne doublure de Sarah Bouhaddi l’a conforté dans sa nouvelle posture de numéro une. Cerise sur le gâteau, elle s’est permise quelques prises de parole bien appuyées, à l’image de la colère qu’elle a dirigée à l’encontre de Marion Torrent après une perte de balle coupable de la latérale mardi soir.
Les absentes
Les absentes, ce sont en premier lieu les Lyonnaises. Wendie Renard, Sakina Karchaoui, Amel Majri, Delphine Cascarino et Amandine Henry sont restées à la maison car positives au Covid-19. Seule Eugénie Le Sommer, déjà infectée en février, a échappé au cluster lyonnais et a pu rejoindre le groupe France. Sans oublier la Bordelaise Charlotte Bilbault, opérée du genou et également forfait lors de cette trêve.
On entend souvent que les absentes ont toujours tord. C’est d’ailleurs en substance ce qu’avait déclaré Corinne Diacre juste après la victoire (3-1) contre l’Angleterre. « Les absences de certaines profitent à d’autres, avec des joueuses qui ont marqué des points. J’espère que ça va créer une saine émulation ». Et c’est aussi le ressenti que certains observateurs avaient eu en regardant la belle sortie collective des Bleues vendredi dernier.
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Mais la donne a drastiquement changé après la leçon infligée par les championnes du monde quatre jours plus tard au Havre. Le manque de certaines joueuses s’est cruellement fait ressentir. On comprenait alors que Wendie Renard, tout comme Griedge M’bock qui est blessée depuis longtemps, a le temps de voir venir. Elisa De Almeida et Aïssatou Tounkara ayant montré leur limite pour le très haut niveau.
Perle Morroni et Ève Périsset n’ont pas donné pleine satisfaction à gauche en l’absence de Karchaoui. Et le milieu de terrain a tellement souffert face aux USA que l’influence et l’expérience de Charlotte Bilbault et Amandine Henry apparaissent encore plus essentiels.
Les attaquantes Parisiennes
C’est certainement dans le secteur offensif que la concurrence va être la plus féroce à l’avenir. Le trio parisien fait grande impression depuis le début de saison. Aussi bien en D1 qu’en Ligue des championnes. Kadidiatou Diani (26 ans), Marie-Antoinette Katoto (22 ans) et Sandy Baltimore (21 ans) sont au pire dans la force de l’âge, au mieux en plein apprentissage.
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Titularisées toutes les trois contre l’Angleterre, elles ont dynamité la défense adverse grâce à leur jeu en vitesse et en percussion. Surtout, chacune s’est montrée décisive. La benjamine Baltimore a ouvert le score sur un service de Diani (32e) avant que cette dernière offre le troisième but à Katoto (82e). Leur association fait des dégâts et leurs automatismes représentent une mine d’or pour Corinne Diacre.
Les autres attaquantes sollicitées ont été moins en vue. À commencer par Eugénie Le Sommer qui poursuit sa saison peu prolifique et dont la prestation de mardi fût bien loin des attentes placées en elle. Viviane Asseyi a quant à elle signé son retour par un but mais elle n’a pas existé le match d’après.
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Amel Majri et Delphine Cascarino vont donc devoir se dépatouiller de la concurrence instaurée par leurs rivales de la capitale. Une concurrence saine et aussi talentueuse sera forcément bénéfique pour l’équipe de France qui en manque cruellement à d’autres postes clés.
Mickaël Duché
Photo © Guillaume Bigot – FFF